La re-végétalisation

Afin d’assurer la reconstitution des sols, d’éviter leur dégradation mais aussi de réduire le risque de développement de plantes invasives, les sols réhabilités seront replantés par des plants préparés ou par semis de graines ou spores.

Cette revégétalisation a une vocation temporaire de protection des sols. Elle est réalisée avec des espèces indigènes robustes, faciles à multiplier et à croissance rapide.

En accord avec les propriétaires et dans le cadre de la mise en valeur écotouristique, et sous réserve d’obtention des autorisations nécessaires, des plantes endémiques pourront aussi être replantées.

Le compost pour les sols reconstitués sera réalisé assez sommairement et uniquement avec les plantes défrichées de la zone. Le compost issu des plantes invasives sera, lui, maturé de manière à assurer une forte température (de l’ordre de 60°C), et testé avant utilisation dans les zones réhabilitées. Si les graines et spores conservent leur pouvoir germinatif, il sera destiné à d’autres usages.

Prospections initiales

Avant chaque défrichage, des prospections seront réalisées pour valider la présence ou non d’espèces endémiques voire protégées. Des décisions seront prises au cas par cas, pour déplacer et mettre en attente certaines essences remarquables transplantables. Quelques bosquets pourront éventuellement être laissés en l’état.

Le sous-sol de Makatea contient sans doute des cavités et des grottes calcaires. La zone principale n’est pas exploitée mais afin d’évaluer la présence de telles cavités, des prospections en tomographie et mesures de résistivité sont prévues, après défrichage, pour cartographier en 3 dimensions les éventuelles cavités. Si ces cavités sont exposées et peuvent conduire à des effondrements, les zones seront laissées en l’état.

LES ESPÈCES BATTANTES POUR LA REVÉGÉTALISATION

Ficus prolixa

Plante indigène de la famille des Moracées, qui forme un arbre de très grande taille (parfois plus de 30 m) avec parfois un diamètre de plusieurs mètres. C’est une espèce parasite qui propage ses graine grâce aux oiseaux et pousse dans un arbre déjà existant. Les racines aériennes se développent ensuite jusqu’au sol d’où elles durcissent et grossissent jusqu’à étouffer l’arbre-hôte. Sa sève est employée en médecine traditionnelle et son écorce sert à composer une étoffe. Ses graines sont largement consommées par les oiseaux.

Pisonia grandis

Arbre indigène de la famille des nyctaginacées d’une vingtaine de mètres de hauteur et plus, au bois assez mou. Il se trouve surtout les côtes (car c’est une espèce halophyte et xérophyte) et il permet de stabiliser les rives sablonneuses. Ses feuilles sont comestibles et parfois utilisées en médecine traditionnelle. Le pouvoir adhésif de ses graines lui assure une bonne dispersion via les oiseaux qui nichent dans l’arbre (cependant le poids cumulé des graines peut leur être préjudiciable).

Tarenna sambucina

arbuste indigène de la famille des rubiacées de 1m50-2 peu commun, mais la reproduction par graines est très facile. Sa croissance est rapide et permet de garantir ainsi une couverture assurant une bonne compétition conte les plantes envahissantes.

Guettarda speciosa

arbre indigène de la famille des rubiacées. Il est très commun, mesure entre 5 et 7 mètres. Utilisé pour l’alimentation, la médecine et le bois de construction.

Pandanus

C’est un pseudo-arbre (monocotylédone) indigène très commun de la famille des Pandanacées, facile à planter. Il ne produit pas de vrais bois mais est utilisé pour l’alimentation (fruits), la médecine, le tressage et l’ornementation.

Pipturus argenteus

arbuste endémique à la Polynésie orientale de la famille des urticacées, mesurant environ 6 mètres. Il a de nombreuses utilisations : alimentaire, médicinale, source de fibres et de colorants. Enfin c’est une espèce pionnière qui est fréquemment utilisée pour restaurer les espaces endommagés.